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Différences (le blog de caphi consacré à la TRANSIDENTITE et l'INTERSEXUATION)

Revues de presse et de blogs par une journaliste transgenre qui traite de la TRANSIDENTITE (appelée improprement "transsexualité").Le blog "Différences" est devenu aujourd'hui une REFERENCE FRANCOPHONE sur la TRANSIDENTITE

Transsexuel(le)s en prison, la double peine (dossier)

A part quelques cas particuliers, la situation des transsexuel(le)s incarcéré(e)s n'a pas beaucoup changé. Dans ce dossier, revue d'inspection des conditions vécues par des personnes transgenres et de quelques initiatives plus "humaines"...

[ACTU] Comment sera traitée Chelsea Manning en prison?

Ce jeudi 23 août 2013, Chelsea Manning –jusqu'à jeudi appelée Bradley Manning– a fait son coming out de femme transgenre, au lendemain de sa condamnation à 35 ans de prison pour avoir fait fuité des documents militaires classifiés à WikiLeaks.

Dans un communiqué, Chelsea Manning a demandé à ce que «à partir d’aujourd’hui, vous parliez de moi avec mon nouveau nom» –Chelsea donc– «et en utilisant les pronoms féminins».

En faisant son coming out de femme transgenre, Chelsea Manning –anciennement Bradley Manning– est devenue la détenue trans la plus célèbre des Etats-Unis. Pourtant, elle devrait être envoyée dans une prison pour hommes...
> EN SAVOIR PLUS > slate.fr, 23/08/2013 (Amanda Hess)

[Californie] Que faire des détenu[e]s transsexuel[le]s?
L'État de Californie ne sait pas quoi faire des détenus transsexuels. Le placement en prison se fait en fonction des organes génitaux, ce qui peut poser des problèmes identitaires, comme dans le cas de Lyralisa Stevens... > LIRE  (Tribune de Genève, 21.04.2011)

> lire aussi > Les transsexuel(le)s et l'armée (dossier)
 

[DOSSIER] Transsexuel(le)s en prison, la double peine
sommaire
. [France] Transsexuel(le)s en prison, la double peine (LesInrocks.com10 février 2010)
.  [France] Avis de M. Delarue, contrôleur général des lieux de privatisation de liberté concernant la prise en charge des personnes transsexuelles incarcérées (avis publié au J.O. du 25 avril 2010)
. Le nombre des personnes transexuelles incarcérées est actuellement d'"une douzaine" et toutes bénéficient d'une prise en charge "adaptée" et "individualisée", a indiqué le 26 juillet 2010 un représentant de l'administration pénitentiaire, en réponse à l'avis du contrôleur des prisons.
. Témoignage d’une transsexuelle incarcérée (courriers de
21 novembre et décembre 2019)
. Appel à mobilisation
. [Italie]
Une prison spéciale pour transsexuel(le)s Spécialement aménagée pour accueillir une trentaine de détenus transsexuels, elle ouvrira bientôt ses portes à Empoli, au coeur de la Toscane (centre de l'Italie), une initiative saluée par les organisations de défense des homosexuels et des «trans»... "Heureux comme un transsexuel en prison ?" (2 février 2010)
 . [Californie] Que faire des détenus transsexuel(le)s? (Tribune de Genève, 21 avril 2011)
. [liens] Deux articles (en anglais) sur la situation des trans en prison / Pour aller plus loin
 / Comprendre
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Transsexuel(le)s en prison, la double peine

La première prison réservée aux transsexuels ouvrira ses portes en mars en Italie. Victimes de violences, placés dans des établissements pour hommes, privés de traitements hormonaux… La situation des trans en milieu carcéral n'est pas meilleure en France. Enquête.

par Anouchka Collette, LesInrocks.com10 février 2010

On apprenait mardi sur le blog d’Eve Mongin, avocate française installée en Italie, l’ouverture d’une prison un peu particulière. L’établissement pénitentiaire de Pozzale, en Toscane, sera désormais réservé aux transsexuels ou transgenres, une centaine incarcérés dans le pays.

En France, impossible de connaître leur nombre exact. « Une infime minorité de la population carcérale, mais les prisons de Fleury-Mérogis, Caen ou Marseille, en accueillent quelques-uns en permanence », explique François Bès, de l’Observatoire international des prisons (OIP).

« On ne sait pas combien ils sont, car leur spécificité reste un tabou. Ils sont placés dans les prisons pour hommes ou pour femmes, en fonction de leur état civil, point-barre », se désole t-il.

Moqueries, humiliations, violences

Cette affectation automatique pose problème pour les personnes « en transition », qui n’ont pas encore obtenu –voire demandé- le changement d’état civil. Ainsi, des trans avec une apparence de femme, qu’ils aient ou non changé de sexe, se retrouvent dans des prisons d’hommes. Avec, à la clé, une intégration presque impossible, entre moqueries, humiliations et violences.

« La prison exacerbe toutes les formes de rejets : trans-phobie, homophobie ou racisme, de la part des détenus et des surveillants », regrette François Bès.

Les « solutions » sont laissées à la libre appréciation du directeur de la prison, au cas par cas. « La loi est muette sur le statut des transsexuels en général, alors en prison, c’est de la négociation, du pragmatisme, pas du droit !,  explique l’avocat Emmanuel Pierrat. L’administration pénitentiaire se trouve vite démunie.»

Les mesures prises pour protéger les trans sont « loin d’être idéales », prévient donc François Bès. « Ils sont placés en cellule individuelles, dans des quartiers d’isolement normalement réservés aux délinquants « dangereux », n’ont pas accès à la plupart des activités et se promènent à des heures différentes, dans une petite cour grillagée », détaille t-il.

Pourtant, la situation s’est améliorée. En 1999, trois matons sont condamnés par le tribunal correctionnel d’Evry pour viols répétés sur des transsexuels à la prison de Fleury-Mérogis. Depuis, l’administration pénitentiaire leur porte une attention plus soutenue.

Dans cette même prison, les trans ont été regroupés dans un quartier dédié. Un membre du PASTT (association d’aide aux transsexuels) leur rend visite une fois par semaine. Une « cantine » (sorte d’épicerie carcérale) spéciale transsexuels a vu le jour. Le personnel pénitentiaire semble mieux informé et l’accès aux traitements hormonaux y est plus facile qu’ailleurs.

Refus de prescrire des traitements hormonaux

L’accès aux soins, «  récrimination principale des détenus transsexuels dans leurs courriers », est loin d’être garanti partout, confirme Xavier Dupont, secrétaire général du Contrôleur des prisons.

« Certains médecins, pour des questions de moralité ou parce qu’ils ignorent tout de la question, refusent de prescrire ces traitements hormonaux », explique Laura Persell, de la commission prison d’Act Up.

Le cas de Chloé, qui purge parmi les hommes une longue peine de détention, mobilise les associations. Incarcérée dans un premier temps à Caen, cette transsexuelle dénonce dans une lettre discriminations, viols réguliers et déni des médecins, qui ont stoppé son traitement hormonal.

« Voir des attributs masculins réapparaître alors qu’on se sent femme, c’est très dur psychologiquement », note François Bès.

Chloé a commencée à se mutiler, allant jusqu’à tenter de « s’opérer elle-même ». Transférée à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes, elle continue à réclamer l’opération. « La demande est en cours, mais cela devrait prendre encore au moins 6 mois », selon François Bès.

Chloé a également demandé un changement d’état civil, « une procédure longue », explique Emmanuel Pierrat. « Alors que leur apparence change, les transsexuels restent pendant presque trois ans officiellement des hommes », détaille l’avocat.

En Italie, une solution « tentante mais discriminatoire »

« Dans un monde idéal, les personnes incarcérées devraient pouvoir choisir elles-mêmes comment se définir, mais vu l’état des prisons en France, et des droits de l’homme en prison, ça n’est pas prêt d’arriver », regrette Emmanuel Pierrat.

L’Italie a-t-elle choisie la bonne alternative en isolant les transsexuels ? La prison leur offre un refuge et garantit la poursuite de leur traitement hormonal.

« Ranger les détenus par catégorie, trans avec trans, toxico avec toxico ou fou avec fou, c’est une solution tentante », reconnait François Bès. Pour autant, il n’adhère pas à l’initiative italienne, « discriminatoire, à l’encontre de l’objectif final de réinsertion ».

Alors que la cour suprême de Londres a autorisé pour la première fois en septembre 2009 un détenu transsexuel non opéré à intégrer une prison pour femmes, impossible de connaître l’état actuel de la jurisprudence française, ou les éventuels projets. Contacté par nos soins, le ministère de la Justice n’a pas donné suite.

(cet article est la version longue d'un article paru dans le magazine Les Inrocks du 10 février)

[FranceAvis de M. Delarue, contrôleur général des lieux de privatisation de liberté concernant la prise en charge des personnes transsexuelles incarcérées (avis publié au J.O. du 25 juillet 2010)  (source : Legifrance) (extrait)

Le contrôleur général des lieux de privation de liberté formule l'avis suivant relatif à la prise en charge des personnes transsexuelles incarcérées :

1. La structuration des soins préconisée par la Haute Autorité de santé doit inclure la prise en charge des personnes détenues. La ou les équipes de référence multidisciplinaires pouvant assurer cette prise en charge devront être clairement identifiées.
2. Dans l'immédiat, il convient d'identifier une équipe spécialisée d'ores et déjà constituée qui pourrait prendre en charge les personnes transsexuelles détenues.
3. Une action de sensibilisation et d'information des personnels soignants des UCSA et des SMPR devra être rapidement menée.
4. Une personne détenue manifestant son sentiment d'appartenir à l'autre sexe doit pouvoir être accompagnée dans sa démarche et orientée vers les services médicaux de l'établissement pénitentiaire.
5. Les personnes transsexuelles détenues devront bénéficier d'une information claire et précise, d'une part, auprès des UCSA sur les modalités du parcours de soins (étapes du parcours de soins, prise en charge par une équipe pluridisciplinaire, prise en charge financière...), d'autre part, auprès de l'administration pénitentiaire sur les conséquences que celle-ci entraîne sur les conditions de détention.
6. Tout au long du parcours de soins, la personne concernée doit pouvoir bénéficier, si elle en ressent le besoin, d'un accompagnement psychologique au sein de l'établissement pénitentiaire.
7. Lors de la phase préalable de diagnostic différentiel, l'administration pénitentiaire doit affecter, en tant que de besoin, la personne concernée dans un établissement situé à proximité de l'équipe pluridisciplinaire. Une fois le parcours de soins initié, elle doit garantir la continuité et la régularité des extractions médicales nécessaires et, pour cela, l'équipe médicale de référence doit communiquer, dans les meilleurs délais, les dates de consultation.
8. Tout au long du parcours de soins, l'administration pénitentiaire doit veiller à ce que l'intégrité physique de la personne soit protégée, sans que cela conduise nécessairement à son placement à l'isolement, et que celle-ci ne subisse de pressions ou de brimades d'aucune sorte ni d'aucune autre personne du fait de son projet. Dès lors que la personne concernée en fait la demande, l'encellulement individuel doit être assuré.
9. Le droit à l'intimité et à la vie privée devant être respecté, il convient que, dans l'enceinte de sa cellule, la personne concernée puisse porter des vêtements et utiliser des produits d'hygiène et de beauté en adéquation avec le sexe désiré. Par conséquent, elle doit être en mesure de cantiner de tels biens et produits.
10. Dès le parcours de soins engagé, les fouilles doivent se dérouler dans des conditions de particulière retenue permettant de respecter la dignité de la personne détenue.
Dès lors que l'irréversibilité du processus de conversion sexuelle est médicalement établie par l'équipe pluridisciplinaire ayant pris en charge la personne concernée, les fouilles devront être réalisées, dans des conditions préservant la dignité tant de la personne détenue que des personnels, par des agents du même sexe que le sexe de conversion, sans attendre que le changement d'état civil soit intervenu. Ces fouilles seront effectuées par des agents particulièrement sensibilisés par la direction de l'établissement.
11. L'affectation doit se faire au mieux des intérêts de la personne et des impératifs de gestion des établissements pénitentiaires. C'est pourquoi l'affectation dans un établissement ou un quartier correspondant à la nouvelle identité sexuelle de la personne concernée doit intervenir au plus tôt, une fois l'irréversibilité du processus de conversion sexuelle établie (3) et au plus tard au moment du changement d'état civil.
12. En tout état de cause, la priorité doit être donnée dans le processus judiciaire de modification de l'état civil (4) aux personnes détenues compte tenu des implications de cette modification dans les conditions de détention.

réf. JORF n°0170 du 25 juillet 2010 page, texte n° 32  - NOR: CPLX1019707V

lien : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000022512514&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id)

 

"Une douzaine de transexuels en prison, tous pris en charge" Le nombre des personnes transexuelles incarcérées est actuellement d'"une douzaine" et toutes bénéficient d'une prise en charge "adaptée" et "individualisée", a indiqué lundi un représentant de l'administration pénitentiaire, en réponse à un avis du contrôleur des prisons. (source : e-llico.com, 27/07/2010)

Dans un avis publié dimanche au Journal officiel, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, a fait plusieurs recommandations pour une meilleure prise en charge des transsexuels en prison. "La gestion de la détention de ces personnes est hétérogène dès lors qu'en l'absence de principes directeurs, chaque chef d'établissement pénitentiaire apprécie, au cas par cas, les mesures à mettre en oeuvre", écrit Jean-Marie Delarue dans cet avis.

"Au niveau national, une douzaine de personnes sont concernées", sur plus de 62.000 détenus, a réagi auprès de l'AFP Stéphane Scotto, sous-directeur de l'état-major de sécurité de l'AP. Selon lui, toutes bénéficient d'une "prise en charge adaptée et individualisée".

"Ces publics spécifiques nécessitent un suivi et une attention qui ne pourraient pas être appliquées à 62.000 détenus mais peuvent raisonnablement l'être à une douzaine", a-t-il affirmé.

Les recommandations de Jean-Marie Delarue correspondent selon lui à "des dispositions majoritairement appliquées".

Les personnes concernées ont "accès aux soins" et "ont la possibilité de procéder à des cantines (ndlr: achats) exceptionnelles de vêtements" correspondant "au sexe désiré", a-t-il ajouté. Toutes sont en cellules individuelles. Une seule est hébergée dans un quartier femmes, ce qui correspond à son état civil initial.

lien de l'article : http://v2.e-llico.com/article.htm?rubrique=actu&articleID=22351
 

témoignage d’une transsexuelle incarcérée (courriers de novembre et décembre 2009)
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source : PRISON.EU.ORG - Le portail de l'information sur les prisons - Un site de Ban Public
 

Je suis la première transsexuelle en prison à avoir commencée un traitement hormonal derrière les barreaux, je suis aussi la première transsexuelle en prison à demander l’opération. J’ai dû me faire ma vasectomie moi-même et me faire l’ablation des testicules moi-même aussi. J’ai passé bien des étapes, subi bien des souffrances, bien des agressions, puis j’ai relevé la tête et me suis assumée.

A Fleury, comme partout en France, aucune transgenre ne désire l’opération, une transgenre est une personne qui se sent bien dans son corps avec un sexe d’homme et une poitrine, une transsexuelle comme moi est une personne qui haït son sexe de naissance, en a horreur, elle désire ardemment qu’on le lui retire.

J’en suis à plus de 4 ans de combat et à 3 ans de mutilations pour crier ma détresse car j’avais beau demander par écrit que ma différence soit respectée, je n’avais de la part de l’UCSA de Caen que du mépris, de l’intolérance, de l’homophobie. Lorsque pour aller mieux j’ai demandé une vasectomie, comme réponse de l'UCSA, je n’ai eu que « faites-le vous-même », ce que j’ai donc fait. Par la suite, j’ai dû moi-même m’oter les testicules car celles-ci fabriquaient de la testostérone qui faisait conflit avec mes hormones féminines. L’UCSA ne faisait que regarder les testicules sorties de leur poche, dans l’attente qu’elles nécrosent. L’Administration s’est fâchée de la situation et a trouvé le moyen de m’emmener en urgence à l’hôpital où ils ont décrété que j’étais à la limite de la septicémie et qu’elles baignaient dans le pus et le sang complètement nécrosées…

Je ne vais pas écrire toutes les mutilations que l’UCSA a constatées mais ne faisait rien d’autre que regarder cette chose brûlée, écrasée, coupée, sectionnée… Tout cela n’était que dans le but d’aller mieux, puisque l’UCSA ne faisait rien pour m’aider, il me fallait, en tant que transsexuelle, empêcher cette chose de bouger, ce qui aurait été un drame.

Je reconnais qu’ici, à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes, l’Administration comme le corps médical ont été géniaux, très tolérants envers ma différence, ils se sont battus pour débloquer la situation scandaleuse dans laquelle l’UCSA de Caen m’a mise. Ici, je suis considérée comme une femme, on me laisse vivre en femme, en jupe.

Je me bats comme une enragée pour être parmi les miennes, pas chez les transgenres à Fleury car je ne suis pas transgenre, mais je me bats pour aller en section « femmes ». J’ai trois expertises qui disent que je suis une véritable transsexuelle, donc à l’opposé de mon sexe de naissance. Je suis donc en transition de sexe, donc une femme. De plus, sur ces trois expertises, deux ont été demandées par la justice et ont été rendues par deux experts en la matière : « Bornstein » et « Coutanceau », je n’ai plus de testicules et un organe mâle complètement mort. Ma place n’est pas chez les hommes : 3 expertises et plus d’organe mâle fonctionnel, en plus j’ai ma poitrine de femme (des seins) et un corps complètement féminin.

Il n’y a pas de précédent à mon cas, je suis la seule à ce jour comme cela en France.

Et même si l’Etat français ne veut pas de jurisprudence, je m’en moque, si je dois en mourir j’en mourrai mais je me battrai pour tout et jusqu’au bout avec l’espoir qu’ils comprennent (...)

(…) un grand merci aussi de mettre en ligne mon témoignage, grâce à cela je ne suis plus un fantôme, ça va donner à certaines personnes l’occasion de réfléchir avant de dire ou de faire n’importe quoi, comme certaines réflexions, certaines fouilles… Ça va crier au monde qu’il y a une transsexuelle en France en prison qui n’est pas respectée, que même si elle est unique, elle a droit à la tolérance, à être reconnue dans sa différence, à vivre. Qu’une transsexuelle n’est pas un jouet, qu’elle a droit à un suivi et un traitement médical comme tout être humain, qu’elle doit être encadrée, reconnue et protégée dans sa différence.

Mais surtout, ça ouvrira peut-être des consciences et un débat sur un dysfonctionnement de ma différence en prison : opérée ou non, mon combat reste d’être respectée dans ma différence. Grâce à cette publication, mon combat va être affiché aux yeux de tous, montrer qu’il y a un dysfonctionnement médical et administratif en prison. Si je perds mon combat, il restera une trace de celui-ci pour celles à venir à tenter, où l’on est, leur transition.

lien de l'article : http://prison.eu.org/article12179.html

 

Appel à mobilisation
L
a prison constitue relativement fréquemment, un passage classique dans un parcours trans. Bien souvent pour des délits très mineurs, parfois liés à une activité de prostitution d'ailleurs.
La chaine administrative fait son travail, mécaniquement, et se produit comme bien souvent des situations intenables dans les prisons, pour les personnes trans.
L'appel que je relais aujourd'hui constitue toutefois quelque chose d'extrêmement fort, cette trans ayant eu "l'idée" de s'opérer elle-même, plutot que de se suicider....  plus classiquement et de façon moins dérangeante pour toute la chaine administrative conduisant à cette désespérance,
Je ne suis pas certaine que cela suscitera un grand émoi chez toutes les personnes l'ayant conduit à ces extrémités.
Laure, http://lauremelodye.fr, 28 novembre 2009

Bonjour à touTEs,

Je suis Laura, nouvelle coordinatrice de la commission « prison » à Act Up-Paris.
Nous venons de recevoir le courrier de Chloé, une trans incarcérée à Caen qui a tenté de s’opérer elle-même.
Elle est désormais hospitalisée à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes. Elle est en grande souffrance, elle a besoin de soutien. Elle aimerait correspondre avec d’autres transsexuelles ou une association de transsexuelles pour se sentir moins seule.
Merci de lui écrire rapidement! C’est urgent!
Pensez à mettre un timbre et une enveloppe dans votre courrier afin qu’elle puisse vous répondre.

son adresse:
Chloe VILAIN
945 382 ch : 219
EPSNF
1 allée des Thuyas
94260 FRESNES

Action suivie ou relayée par:


ACT UP Paris
Ban Public
Aides
OIP
Sidaction
Fabulous Gonzesses
LeZ StrabourgeoisEs


Act Up compte agir face à la situation des trans incarcéré(e)s dans des conditions inadmissibles. Si cette question vous interpelle, n’hésitez pas à me  contacter qu’on voit comment agir ensemble.
prison@actupparis.org

Act Up compte agir face à la situation des trans incarcéré(e)s dans des conditions inadmissibles. Si cette question vous interpelle, n’hésitez pas à me  contacter qu’on voit comment agir ensemble : prison@actupparis.org

Transmis par Laure le 28 novembre 2009
lien de l'article :
http://lauremelodye.fr/index.php/appel-a-mobilisation-au-sujet-dune-trans-incarceree

 
Bientôt une prison spéciale pour transsexuel(le)s. Spécialement aménagée pour accueillir une trentaine de détenus transsexuels, elle ouvrira bientôt ses portes à Empoli, au coeur de la Toscane (centre de l'Italie), une initiative saluée mercredi par les organisations de défense des homosexuels et des «trans»... EN SAVOIR PLUS > 20minutes.ch
 
Heureux comme un transsexuel en prison ?
source : http://andiamo.blogs.liberation.fr, 2 février 2010 
La Toscane a choisi une manière inédite de remplir un de ses établissements pénitentiaires, quasiment vidé de ses détenues lors de la dernière amnistie (20 agents sont cependant restés en service). Il s'agit de celui de Pozzale, à Empoli, établissement modèle en matière de réinsertion de détenues ex-toxicomanes, qui offre cellules individuelles, grande bibliothèque, cours de rattrapage scolaire, potager, terrain de sport, serre, petite production d’huile d’olive et de vin… L'établissement sera désormais réservé exclusivement aux transsexuels (1), qui représentent une petite partie de la population carcérale en Italie (une centaine), et qui sont difficilement (euphémisme) acceptés par les détenus "normaux". Les "trans" doivent ainsi être le plus souvent placés en isolement, avec des horaires de promenade différents. Fin mars, 30 détenu(e)s transsexuel(le)s devraient prendre leurs quartiers à Pozzale, qui leur garantira, en plus des nombreuses activités visant à leur réinsertion, la poursuite de leur traitement hormonal.
Dans les prisons californiennes, plus de 300 prisonniers souffrent de ce que les médecins appellent un "trouble d'identité et de genre", c'est-à-dire se considèrent comme transsexuels. Les autorités sont régulièrement accusées de ne pas permettre une bonne protection et un traitement correct des détenus transgenres.
Ces prisonniers ont 13 fois plus de chances d'être attaqué sexuellement. Une étude commandée par l'Etat de Californie au milieu des années 2000 a démontré que 59% des transsexuels emprisonnés disent avoir été violés ou abusés contre 4,4% des autres.
Changement de sexe pas pris en charge
Le cas de Lyralisa Stevens, né homme mais vivant sous une identité féminine est exemplaire de cette difficulté. C'est le "Los Angeles Times" qui relate son histoire. Incarcérée à perpétuité pour meurtre, elle avait à son entrée en prison, des implants mammaires et un physique féminin. Elle prend depuis des hormones que la prison lui fournit. Cette médication, que la jurisprudence admet comme étant un devoir de la prison, coûte environ mille dollars à l'Etat par année et par personne.
Se sentant menacée, elle demande un changement de sexe, afin de pouvoir être transférée dans une prison pour femme. "Les détenus hommes ne s'attendent pas à voir des seins sous la douche à côté d'eux" argumente la prisonnière.
Elle et son avocat arguent que l'opération est médicalement nécessaire et qu'un transfert serait la meilleure solution. Mais l'Etat de Californie devrait débourser entre 15 000 et 50 000 dollars, ce qui semble difficile à obtenir. En effet la loi oblige les autorités pénitentiaires à fournir les soins médicaux nécessaires à la santé, le changement de sexe n'entrant pas dans cette catégorie.
Pourtant tous les transsexuels emprisonnés ne souhaitent pas un transfert vers une prison pour femme, ni un changement de sexe. Pour certains, être dans un établissement pour homme permet notamment la poursuite d'une activité sexuelle voir la possibilité d'une histoire d'amour.

 

pour aller plus loin

. [O.N.U.] 66 pays condamnent les violations fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre - "Suis-je invisible ?" : la harangue d'une représentante d'une organisation transsexuelle à l'ONU (juin 2008) - . ÉTATS-UNIS (CALIFORNIE). Une transgenre maltraitée et violée en prison (source : Amnesty International)

. [Europe] Les transsexuels : un contre-courant invisible en Europe -  Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe appelle les États à s’attaquer « vigoureusement » à la transphobie 

. Pourquoi les transsexuels sont-ils méprisés ? - Les trans sont-ils des malades ?

. Transphobie : les diagnostics psychiatriques jouent un rôle non négligeable

. Ignorés ou violentés, les transsexuels revendiquent le droit à vivre en paix

. [chronique] Les droits de l'Homme au-delà de l'identité : l'exemple du transsexualisme

. [action] Pour une défenseure des droits humains des personnes transgenres (Amnesty International) 

. Les Principes de Yogyakarta sur l'orientation sexuelle et le genre

 

comprendre

Etre transsexuel-le

Les hommes, les femmes et nous : transsexuel/les et transgenres 

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