Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Différences (le blog de caphi consacré à la TRANSIDENTITE et l'INTERSEXUATION)

Revues de presse et de blogs par une journaliste transgenre qui traite de la TRANSIDENTITE (appelée improprement "transsexualité").Le blog "Différences" est devenu aujourd'hui une REFERENCE FRANCOPHONE sur la TRANSIDENTITE

Etre transsexuel/le

Combien de fois m'a-t-il fallu entendre que le fait d'être transsexuel/le est un choix délibéré, un acte volontaire ? Combien de fois me suis-je mise en colère contre ces affirmations qui n'ont que l'impertinence d'un jugement sans appel ? (Béatrice, Association du Syndrome de Benjamin)

Etre transsexuel/le

  • Être transsexuel/le, c'est tout d'abord quelque chose qui est subi, par des milliers de personnes dans le monde.
    Il n'y a aucun acte volontaire ou si toutefois quelques cas peuvent prouver qu'il y a volontariat, il convient de s'interroger sur les capacités déontologiques des médecins ayant pu participer à une telle imposture.

    On ne devient pas transsexuel/le
    : on le naît, un corps et un esprit qui ne s'accordent pas, qui ne s'accorderont qu'au prix de modifications hormonales et physiques, seules modifications que le progrès permette.

  • Être transsexuel/le c'est vivre des années durant dans une souffrance qui va en s'accroissant, souffrance morale de ces années d'enfance gâchées, d'une partie de sa vie d'adulte perdue, souffrance physique de ce corps que l'on cache, de ce corps que l'on voudrait modifier parfois soi-même, pour tenter de vérifier l'accord possible entre l'esprit et l'enveloppe charnelle.

  • Être transsexuel/le, c'est se résoudre à en parler, ultime révolte contre ce qui semble désormais irréversible dans son esprit, c'est entamer un parcours de combattant contre la médecine ; malheureusement, il vaudrait mieux le faire "avec la médecine", comme une collaboration. Il faut apporter la preuve que c'est le seul diagnostic qui puisse être établi.

  • Être transsexuel/le, c'est accepter l'enjeu médical qui impose un test de vie réelle, sans le moindre traitement hormonal, enjeu médical où trop souvent la vie est entre les mains d'un seul intervenant : le psychiatre.

  • Être transsexuel/le, c'est accepter de mener bataille sur bataille, avoir le courage d'aller au bout de chacun de ses objectifs, gagner la guerre pour trouver cet équilibre tant cherché, se montrer plus fort/e que le commun des mortels qui ne saurait faire appel à tant de volonté, c'est accepter de ne plus voir reconnaître ses compétences, ses diplômes, c'est accepter de voir s'effacer un passé inutile, ne plus avoir de souvenir de la vie d'avant ou les enfouir au plus profond de sa mémoire.

  • Être transsexuel/le, c'est voir sa famille parfois, et ceux que l'on croyait amis, nous tourner le dos, parce qu'ils n'ont pas compris ou qu'on n'a pas su leur expliquer, c'est accepter de se soumettre au jugement sans appel des autres, parfois sans possibilité de défense.

  • Être transsexuel/le, c'est accepter de voir ses démarches administratives s'arrêter aux connaissances de l'employé qui vous reçoit, c'est accepter de voir partir ses droits civiques, ne plus voter, parce que finalement c'est vraiment plus simple pour soi et pour les personnes qui tiennent le bureau de vote, c'est accepter l'exclusion qu'on nous impose, pendant des années, nous privant de carte d'identité, c'est accepter que les médias ne cherchent en nous que le côté sensationnel, celui qui fait vendre du papier, de l'image, de l'audimat. C'est accepter de ne plus faire partie des êtres humains " normaux ", d'avoir pour toujours cet index dirigé vers nous, parce qu'on nous croit sortis du rang, en fait nous n'essayons que de vivre, c'est accepter toutes sortes de bassesses, de continuer à conserver cette envie de vivre au delà de toutes les déchéances.

  • Être transsexuel/le, c'est accepter de perdre tous ces droits que l'on avait encore, avant d'en parler, c'est accepter de ne pas pouvoir obtenir de documents d'identité conformes à cette nouvelle vie qui se prépare, c'est accepter les brimades administratives et juridiques, c'est accepter l'exclusion sociale presque inévitable, la perte de son emploi, de son logement, les pires difficultés pour en retrouver, c'est accepter de voir les assurances découvrir d'un seul coup des clauses d'exclusion, que leurs services médicaux déterminent, et ce sont en fait les seuls médecins capables de déterminer sans rencontrer la personne concernée que la transsexualité remonte à la naissance, donc, c'est une affection antérieure à la signature du contrat. Ce comportement se vérifie-t'il avec un diabétique ? La recherche médicale penchant pour une anomalie génétique, alors je crois qu'il serait temps, si je n'avais pas à m'occuper de ma propre vie et des personnes qui ont les mêmes soucis, de dire aux diabétiques de vérifier que leur contrat d'assurance ne leur opposera pas d'exclusion.

  • Être transsexuel/le c'est aussi avoir l'envie de se révolter contre toutes ces difficultés, d'en parler, sûrement pas à fonds perdus, il va y avoir tant de messages qui vont arriver chez les médias, les politiques nationaux, européens, les intervenants sociaux et juridiques, qu'il arrivera un jour qu'un message finira par être pris en compte.

  • Être transsexuel/le, c'est profiter des progrès médicaux, qui nous permettent d'être si justement transsexuel/le, qui nous permettent d'avoir un objectif dans la vie, qui nous permettent d'être enfin presque réels. On ne tourne pas le dos de cette façon à une personne qui se fait refaire le nez, qui se fait refaire une partie de son corps, il n'y a personne qui oserait lui interdire de profiter des progrès en chirurgie plastique !

  • Être transsexuel/le, c'est d'abord un problème humain et si la médecine française s'y intéresse sur la pointe des pieds, c'est en fait parce qu'il n'existe aucune autre solution pour l'instant. Si la justice montre à peine le bout de son nom, c'est parce qu'on craint que les demandes affluent, parce qu'elle pense sans s'interroger sur les possibles conséquences d'un refus d'état civil, qu'elle fait parfois appel à des expertises supplémentaires alors qu'il en a déjà été fait pour les traitements médicaux. Il vaut certes mieux que quelques centaines de personnes restent avec le statut de sans papiers, ne s'en sortent pas, ne se réinsèrent pas, parce qu'en fait je crois bien que moins il y en aura qui réussiront à se sortir de ce parcours, on suppose qu'il y aura moins de concurrents. De quoi a-t'on peur ?


    Superbe pouvoir qu'ont les hommes sur d'autres hommes, d'inventer de nouvelles techniques et de les réserver uniquement à ceux qu'ils en jugent dignes, parfois sans même les écouter, les entendre, leur laisser une chance de s'expliquer.

    Superbe maladie que cette maladie que l'on voudrait bien voir appeler syndrome de Benjamin. Entre nous, cela ferait moins "pervers" que transsexualisme. On ne fait pas un test pour le SIDA, on fait un test HIV.

    Je disais superbe maladie, il me semble à ma connaissance que c'est la seule qui pose à la fois tant de problèmes, sur le plan médical, déontologique, légal et juridique, sans compter la multitude de problèmes pour la personne qui en souffre.

    Je vous ai pris un peu de temps, je vous remercie de votre attention, en attendant que je puisse vous remercier d'avoir fait quelque chose dans le bon sens, dans le sens du respect des différences de l'humanité, du respect des aspirations de tout un chacun.

    (Ce texte a été rédigé par Béatrice, de l'ex-antenne de l'Association du Syndrome de Benjamin à Nantes)
    source : Association du Syndrome de Benjamin

    Posté par
    Site_2007 le 24 octobre 2007, page modifiée par EdwigeJ le 2 novembre 2007

    Diffusé le vendredi 3 mars 2006 sur France 3, voici un reportage vidéo (en plusieurs parties) qui présente le parcours de 2 trans : Nathalie, une Trans MtF (male to female) et Yann, un FtM (female to male) :

    La vie comme un roman 2º partie
     envoyé par trans-ftm-gay (Durée : 17:59)


La vie comme un roman partie 4 envoyé par trans-ftm-gay (Durée : 15:31)


La vie comme un roman dernière partie (l'opération ultime) envoyé par trans-ftm-gay (Durée : 12:24)


 
La transsexualité est souvent associée à la prostitution aux yeux du grand public. Est-ce une réalité ?

Des médias en mal de sensationnalisme et des journalistes travaillés par leurs hormones font leurs choux gras des " Brésiliennes " du bois de Boulogne... Beaucoup de ces soi-disant Trans sont en fait des prostitués mâles pourvus de seins siliconés propres à alimenter le marché du sexe dont profitent des réseaux criminels ! (il y a une demande sexuelle de la part des hommes, certains travestis le savent et s'y adaptent) Quelques-unes sont des transsexuelles, souvent d'origine étrangère, qui n'ont trouvé ni aide, ni écoute, ni compréhension, et n'ont trouvé aucune autre possibilité pour financer leur transition. Qui les jugerait ? Pas nous !
Mais aujourd'hui, pour beaucoup, une insertion professionnelle est possible, même s'il faut se battre parfois. Les Trans désirent s'intégrer, bénéficier d'un travail, mais aussi d'une vie sentimentale.
 
Trans’ = prostitution ?
En quelques décades, la situation des trans’ en France a évolué. Ce qui paraissait impossible l’est moins aujourd’hui. Le monde du travail s’ouvre peu à peu aux trans’. Les syndicats commencent à défendre celles et ceux qui veulent effectuer leur transition sur leur lieu de travail, même s’il y reste trop de rejets. Mais, la méconnaissance des droits sociaux et leur difficulté d’accès restent entiers.

Le mouvement des droits civiques des afro-américainEs a fait émergé le concept de stéréotype discriminatoire. Beaucoup de ces stéréotypes sont infligés aux trans’. Le plus courant veut que les trans’ incarnent forcément l’image la plus aliénée de leur nouveau sexe, l’homme trans’ macho et la femme trans’ soumise, engluée dans les signes les plus arriérés de la masculinité ou de la féminité sociale.

Mais le stéréotype qui fait le plus mal aux femmes trans’ c’est celui qui laisse entendre que le seul métier que souhaite une trans’ c’est celui de prostituée. Beaucoup de trans femmes se prostituent. Beaucoup ne l’ont pas choisi et se retrouvent poussées à excercer cette activité dans un cadre dur et dangereux. Le pire de l’aliénation c’est quand elles-mêmes sont persuadées que la prostitution est leur seul destin et qu’elles n’auraient rien pu faire d’autre.

Qui parle en amont du problème de l’échec scolaire des jeunes trans’, rejetéEs de l’école et de l’université ? Faut-il s’étonner qu’elles et ils se retrouvent marginaliséEs ? Pourtant depuis quelques années des avancées sociales permettent aux trans’ de subvenir à leurs besoins sans se prostituer. L’accès au RMI, l’AAH ou d’autres minima sociaux a en partie changé la donne et démontré que la plupart ne se prostituaient que contraintEs.
source : Forum i - trans, 09 Juil 2008

Pour l'aile le plus radicale des trans la personne devrait choisir elle-même, comme une femme choisit d'avorter. On ne demande pas à une femme qui avorte de voir un psy pour vérifier si sa démarche est psychotique ou non.  Pour l'aile radicale du mouvement trans, la personne trans peut se faire assister d'un psy à sa demande ou non.

En France en fait la sélection c'est par le fric. Si tu as l'argent pour aller te faire opérer à l'étranger, tout va bien, là-bas on te demande rien et c'est mieux fait. Quand tu retourne la législation française est obligée (par la Cour européenne) de changer légalement ton sexe légal. Les pauvres doivent subir les mauvais traitements de la filière française.

Autrement la filière française est pleine de spécialistes auto-proclamés dont le plaisir est de faire attendre au maximum les gens, pour leur refuser l'opération (les mêmes personnes vont se faire opérer à l'étranger et quand elles reviennent obtiennent leur papier sans problème). Un des grands pontes en ce domaine - Dr Cordier -  refuse de croire qu'il y a des femmes trans qui aiment les femmes... alors que c'est le Ba Ba que l'identité de genre est différente des pulsions sexuelles.

Le psychiatre trans Tom Reucher qui a un site très complet sur la question préconise "l'auto-diagnostic assisté" ou la personne discute avec un psy (de son choix de préférence) mais finit par décider elle-même.

En tout cas en Espagne depuis qu'on donne des papiers aux trans pas opérés les demandes d'opérations auraient baissées de 30%.

A part ça je trouve énervant d'avoir à réduire l'histoire des trans à deux fantasmes : 1) l'opération 2) la prostitution.

lien : http://www.seronet.info/billet_forum/psychiatrisationbien-ou-mal-6844

Un groupe transsexuel ?
D’abord les transsexuel(le)s se présentent comme voulant être le plus normaux/les possible, ils/elles revendiquent le droit à une vie des plus banales. Leur objectif est d’intégrer le sexe féminin ou le sexe masculin. La transsexualité est un parcours, une étape de l’existence. Pourtant, l’intégration ne se fait pas si facilement et la population transsexuelle se trouve dans l’obligation de revendiquer une place. Certain(e)s s’affirment transgenres et se placent du côté de la subversion, tandis que d’autres revendiquent une spécificité transsexuelle.
Mais cette nécessité de poser une revendication, si elle ne confère pas une identité, manifeste au moins un groupe, parfois tangible (réseau), parfois plus immatériel mais constitué de frontières symboliques strictes.

source : Hommes et femmes transsexuel(le)s en France. Entre normalisations et subversion (
Mémoire de Maîtrise d'Ethnologie, date de publication 28 / 01 / 2005)
par Bénédicte RADAL

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article