27 Avril 2011
[actu] Pakistan • Les personnes trans autorisées à changer de genre sur leurs papiers d'identité La Cour suprême du Pakistan a statué que les Pakistanais qui ne se considèrent pas homme ou femme devaient être autorisés à figurer selon le genre de leur choix sur les documents officiels qui comporteront désormais une nouvelle catégorie. Cette décision positive a de quoi surprendre étant donné le climat ultra-conservateur qui prévaut au Pakistan, où les personnes trans sont souvent rejétées et forcées de vivre dans l'exclusion. Beaucoup sont exclues du monde du travail notamment et n'ont d'alternative que la prostitution ou sont réduits à la mendicité. (source : e-llico.com, 27/04/2011)
Est-ce la fin du ghetto transsexuel ? La Cour suprême a expressément demandé aux administrations et aux entreprises d'offrir des emplois aux hijras. Roopa vient de bénéficier de cette nouvelle bienveillance officielle.
Etat des lieux de la transidentité au Pakistan à travers ce portrait publié par Le Monde (daté du 23.04.2010) suivi d'une REVUE DE PRESSE
Extraits de l'article :
"Issue d'une lignée familiale passée du sikhisme au christiannisme puis à l'islam, elle n'a cessé de lutter dès son adolescence pour s'affranchir de son "corps d'homme", ce "corps erroné" que la destinée lui a alloué par accident. Elle dut affronter l'incrédulité de ses parents, l'hostilité de ses professeurs, les quolibets de ses camarades de classe. Quant à trouver un travail, il ne fallait guère y penser. Au fil des humiliations, elle entra en résistance et finit par fonder avec d'autres une association militante, la Gender Interactive Alliance...
Roopa fait partie d'un groupe de hijras embauché par le bureau de gestion immobilière d'un quartier résidentiel de Karachi. Leur mission consiste à récupérer les dettes des mauvais payeurs, ceux qui ne règlent par leurs factures (loyer, eau, électricité...). Tel est le créneau professionnel que l'on confie désormais aux hijras du Pakistan : le recouvrement des créances. Elles sont censées obtenir des résultats supérieurs à la moyenne, car la visite à domicile de hijras, qui attirent forcément l'attention du voisinage, est perçue comme une humiliation par le contrevenant. En outre, des superstitions toujours vivaces prêtent aux hijras des pouvoirs occultes, comme celui de jeter de mauvais sorts. Aussi, le débiteur récalcitrant finit-il par céder... (...)
Sarah est un brin sceptique. Elle juge insuffisant le juridisme de la Cour suprême. "Il faut une politique plus globale éveillant la conscience de la société", dit-elle. Car le temps presse. Sarah redoute les effets pervers de l'enregistrement officiel des hijras : "Une fois que nous aurons une carte d'identité, nous deviendrons plus facilement la cible des groupes les plus intolérants, en particulier de certains islamistes extrémistes." On lui a déjà promis un châtiment à l'acide. Sarah veut avancer vite, très vite, afin de bâtir le maximum de digues autour de ce "troisième sexe" au Pakistan toujours très vulnérable... Lire l'article en entier
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(E-llico, 4/01/2010) |
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En Inde et au Pakistan, on les appelle « hijras ».
Leur histoire se confond avec celle du sous-continent et des textes très anciens les mentionnent.
Si elles connurent des heures fastes, au temps des princes moghols, leur statut a basculé avec la colonisation. Le 15 juilet, c’est la cour suprême de la
République islamique du Pakistan qui les a proclamé « citoyens égaux du Pakistan ».
par Hélene Hazera (publié par Yagg, 18 juillet
2009)
À l’origine de cette avancée majeure pour le droit des trans’ pakistanais, une rafle de police qui a
tourné à l’avantage d’une des populations les plus discriminées du Pakistan. « Ce sont des citoyens comme les autres qui doivent bénéficier des mêmes droits humains et à la même
protection que les autres », vient de décider une commission judiciaire. Après avoir fait des recherches sur cette population, le juriste islamique Dr Mohammad Aslam Khaki a déclaré
que c’était une des populations les plus opprimées de la société pakistanaise, sujette à d’innombrables humiliations et violences.
Pendant les auditions, deux hijras ont témoigné devant les juges de leur leur quotidien marqué par les abus de la police et des gangsters, ainsi que par le rejet par les familles.
« Mon témoignage peut très bien me coûter la vie » a déclaré Shazia. « J’ai déjà été menacée. Il m’est déja arrivée d’être accusée faussement par la police et d’être soumise à des
tortures sexuelles intenses. ». La cour suprême d’Islamabad s’est étonnée que sur leur carte d’identité, les hijras aient la mention « sexe masculin ».
lien de l'article : www.yagg.com/2009/07/18/pakistan-du-mieux-pour-les-trans-consideres-par-le-cour-supreme-comme-des-citoyens-a-part-entiere-789/