Revues de presse et de blogs par une journaliste transgenre qui traite de la TRANSIDENTITE (appelée improprement "transsexualité").Le blog "Différences" est devenu aujourd'hui une REFERENCE FRANCOPHONE sur la TRANSIDENTITE
1 Février 2007
«C’est tolérance zéro». C’est ainsi que Sandra Mansi, coordinatrice du groupe Trans de l’Association 360, résume les conditions de travail qui, trop
souvent, prévalent pour les personnes entamant un processus de changement de sexe. Récemment contactée par les ressources humaines d’une entreprise internationale à la demande d’une employée,
Sandra a pu se rendre compte des problèmes pratiques entraînés par la métamorphose d’homme à femme. «S’agissant d’une entreprise ayant de nombreux collaborateurs à l’étranger, ils se
demandaient comment ce changement allait passer. Il y avait aussi des interrogations sur l’identité de la personne, sur la validité de sa signature et même sur son rendement.»
Mais c’est le changement d’aspect physique et vestimentaire de leur employée qui semblait susciter le plus de craintes au sein de la direction. «Par exemple, raconte Sandra, le fait qu’elle
ait commencé à se laisser pousser les ongles et les vernir les avait déstabilisés. Le vernis était rose pâle, mais ils m’ont dit qu’ils auraient préféré du transparent!» Ce qui pour n’importe
quelle femme aurait paru parfaitement normal était interprété ici comme une extravagance.
Comprenant que «ce qui les gênait le plus, c’était l’entre-deux», Sandra a négocié au nom de l’employée une sorte de plan d’action au terme duquel l’employée pourrait, à une date donnée,
annoncer sa nouvelle identité à ses collègues. Après quoi, elle se présenterait au travail en assumant pleinement son identité et son apparence de femme. A charge à ses collègues et ses
supérieurs de respecter ce nouvel état de fait. «Il était très important de m’assurer qu’elle serait soutenue par sa hiérarchie dans cette étape.»
Se fier à sa sensibilité
Par ailleurs, Sandra a eu l’occasion de présenter la problématique trans à des personnes se retrouvant face à des collègues ou clients trans dans d’autres entreprises ou institutions, offrant
aux gens l’occasion d’aborder leurs appréhensions et de confronter leur gêne sur le sujet. «Pour beaucoup de gens, accepter d’appeler madame quelqu’un qui, à leurs yeux, a tout d’un monsieur
est une véritable épreuve. Et en même temps, ils ont très peur de blesser la personne, explique Sandra. Reconnaître l’identité de genre est fondamental, par exemple en féminisant le langage.»
F.T.
Trans et emploi: Deux cas de discrimination