Revues de presse et de blogs par une journaliste transgenre qui traite de la TRANSIDENTITE (appelée improprement "transsexualité").Le blog "Différences" est devenu aujourd'hui une REFERENCE FRANCOPHONE sur la TRANSIDENTITE
14 Août 2011
[actu] A Cuba,
un gay se marie avec une transsexuelle - tetu.com, 14 aout
2011
Un «rêve de
femme»
Même si elle voit
sa noce comme «le premier mariage gay à Cuba», Wendy Iriepa dit réaliser simplement son «rêve de femme». Elle a abandonné sa condition d'Alexis en 2007, lors d'une opération chirurgicale
gérée par le Centre d'Education sexuelle (Cenesex), que dirige Mariela Castro, fille du président Raul Castro et nièce de Fidel. Si cette dernière a finalement refusé d'être témoin au mariage quand elle a appris que le marié était un opposant, elle a cependant envoyé ses félicitations aux jeunes
mariés.
Entretien avec Mariela Castro
[reportage] A Cuba, les transsexuels "sortent du
placard"
LA HAVANE - Mariela Castro Espin, fille du président Raoul et combative directrice du Centre National d’Education Sexuelle cubain (Cenesex), est le plus haut niveau de
conscience critique et de rénovation au centre même du système cubain. Ses propositions et ses points de vue en sont la preuve.
source : CSP - Entretien avec Mariela Castro, 18 mai 2008)
(EXTRAITS concernant la TRANSIDENTITE)
En Juin dernier, vous avez présenté une proposition tout à fait révolutionnaire de reconnaissance des droits des couples homosexuels et du droit à la transsexualité à Cuba. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Notre proposition concerne exclusivement une réforme du Code de la Famille cubaine et vise à y inclure un certain nombre d’articles concernant la liberté d’orientation sexuelle et l’identité de genre. Ils tiendront compte non seulement des droits des transexuels, qui sont reconnus de fait depuis 1979, mais surtout les droits des homosexuels, domaine dans lesquels les avancées étaient pour le moment minimes (...)
D’après vous, quand est-ce qu’un transsexuel cubain pourra se faire opérer avec toutes les garanties que lui offrirait la loi ?
Nous avons découvert qu’il n’y a strictement rien dans la loi cubaine qui empêche la pratique et la couverture sociale des opérations pour changer de sexe. Il ne manque que sa mise en oeuvre légale par le biais d’une résolution du Ministère de la Santé Publique qui rendent effectifs les fonctions et les objectifs de la Commission Nationale d’Attention Globale aux Personnes Transsexuelles. Cette Commission sera capacitée à émettre des certificats permettant d’effectuer les changements considérés sur les papiers d’identité des personnes concernées sans que celles-ci se voient obligées de passer préalablement par la chirugie.
FERNANDO GARCÍA - La Habana. Corresponsal - 10/05/2008 Traduit de l’espagnol par Céline Meneses
http://socio13.wordpress.com/2008/0...
Article original : http://www.lavanguardia.es/premium/...
[portrait] Les transsexuels cessent d'être personae non gratae à Cuba
Elle est grande, blonde et
outrageusement maquillée, même si sur ses papiers, elle est encore un homme. Yiliam Gonzalez,
autrefois William, n'a toujour pas officiellement changé d'identité, mais elle incarne une nouvelle révolution "à la cubaine": dans l'île castriste, le changement de sexe des
personnes transgenre est désormais pris en charge en totalité par le système de santé universel cuba(source : Canadian Press, 11 mars 2010) (THE
ASSOCIATED PRESS/Javier Galeano)
"Je me regardais, et mon corps, ça n'était pas moi", se
souvient Yiliam, 28 ans, pianiste de mariage. Elle a été opérée en 2008, une des huit premiers bénéficiaires d'un programme de "réaffectation sexuelle" tout juste relancé, et pour
lequel 22 autres transexuels sont sur liste d'attente.
Et ce grâce à Mariela, la fille du nouveau chef de l'Etat cubain Raul Castro, principale militante des droits des gays, lesbiennes et transgenre de l'île castriste. "Il y a eu
beaucoup de résistance, car l'homophobie reste très forte dans notre culture", expliquait récemment Mariela Castro.
Car dans la très machiste patrie de Fidel Castro, du "Che" et des révolutionnaires barbus, la virilité était érigée en dogme et les homosexuels persécutés. Dans les années 60, ils
étaient exclus des emplois d'Etat, emprisonnés ou envoyés en camp de travail.
Bon nombre prirent le chemin de l'exil quand ils le pouvaient, comme lors de l'exode de Mariel en 1980, lorsque les portes de l'île-prison s'ouvrirent pour en chasser les "déchets" de
la société vers les Etats-Unis, exode qui vit partir leur figure emblématique, l'écrivain Reinaldo Arenas. Les transexuels subissaient le même sort.
Aujourd'hui, si les blagues homophobes courent toujours, le gouvernement décourage officiellement la discrimination envers les homosexuels et transgenre, qualifiée de "problème
dépassé" par Fidel Castro.
Mariela Castro dirige le Centre national pour l'éducation sexuelle, qui milite depuis des années pour la reconnaissance officielle des transexuels. Le régime de La Havane a fini par
lever sans tambours ni trompettes en 2008 l'interdiction pesant sur les opérations de changement de sexe.
Cuba, qui se flatte d'être à la pointe de la médecine révolutionnaire, avait annoncé en 1988 la première opération réussie de changement de sexe. Nombre de Cubains s'étaient alors
plaints de voir l'Etat payer la procédure, prétextant que c'était un luxe superflu pour cette île pauvre.
Aux Etats-Unis, selon la Fondation internationale pour l'éducation à l'identité sexuelle, l'opération peut coûter de 10.000 à 25.000 dollars, voire quatre fois plus cher, en fonction
de l'ampleur de la procédure. Entre 1.000 et 2.000 interventions de ce type y seraient pratiquées chaque année. A Cuba, on se refuse à dire le coût d'un changement de sexe, mais c'est
totalement prise en charge par l'Etat.
Pour Yiliam Gonzalez, l'intervention n'a en tous cas pas de prix. Personne "ne sait ce que souffre une personne transexuelle. C'est une prison dont on ne peut pas sortir", dit-elle. A
quatre ans, elle se savait déjà différente. Ses parents lui firent suivre une thérapie, mais "William" dut attendre 2000 pour être reconnu comme transexuel.
Six ans plus tard, Mariela Castro obtenait la levée de l'interdiction de la procédure chirurgicale, et William/Yiliam en devenait un des premiers bénéficiaires.
Aujourd'hui, elle dit avoir échappé à la dépression qui frappe 40% des transgenres grâce à son amoureux depuis sept ans: "Il a toujours vu la femme en moi et m'a acceptée comme
j'étais. Mais nous ne pouvions faire totalement l'amour jusqu'à maintenant."
Yiliam ne peut pourtant pas se marier, et attend toujours l'autorisation de changer de nom sur sa carte d'identité. D'ici là, elle ne peut pas non plus changer d'emploi, ni reprendre
ses cours, coincée entre deux identités.
C'est là un problème qu'Olivia Lam ne connaît que trop bien. Née Alfonso Manuel, elle attend l'opération depuis deux ans. Si elle n'a pas pu changer de nom sur sa carte d'identité,
elle a été autorisée à y coller sa photo de femme. "La photo, c'est moi, même si ça n'est pas le nom", dit cette coiffeuse de 43 ans, qui s'habille en femme depuis l'âge de 21 ans.
Officiellement enregistrée comme transexuelle depuis 2008, Olivia n'a aucune idée de quand -et si-elle pourra être opérée.
Car si les préjugés changent, la si lente et pléthorique bureaucratie cubaine reste égale à elle-même.
lien de l'article : www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5grr6x3zWsZsGgFpmlPQjC5m27i4g
[actu] Mavi, premier transsexuel cubain, rompt le silence sur les écrans de Cuba
Vingt-deux ans après avoir suscité une vive polémique à Cuba en y subissant la première opération de changement de sexe, Mavi Susel rompt le silence pour dénoncer homophobes et machistes dans le premier documentaire cubain consacré à la transsexualité. (source : AngolaPress, 20/08/10)
LA HAVANE - "Le Corps qui s'est trompé", qui relate la vie difficile d'un transsexuel, a été présenté en première cette semaine dans une salle bondée du centre-ville de La Havane en présence de sa réalisatrice Marilyn Solaya et de sa protagoniste, Mavi, une femme rondelette de 49 ans qui n'avait jamais auparavant évoqué publiquement sa "transformation".
Mavi a expliqué à l'AFP qu'elle avait décidé de raconter sa vie pour que les gens "apprennent à nous aimer et nous comprendre".
Signe des temps, le film de 52 minutes doit être présenté à travers le pays et sa sortie a été soulignée à la télévision cubaine qui le diffusera aussi, loin du tollé qu'avait provoqué en 1988 l'annonce de la chirurgie subie par Mavi.
La polémique à l'époque avait été telle que les opérations de changement de sexe, effectuées gratuitement comme tout traitement médical à Cuba, n'ont pu reprendre que vingt ans plus tard grâce à la gestion de la sexologue Mariela Castro, fille du président Raul et nièce de Fidel, qui dirige le Centre national d'éducation sexuelle.
Depuis, une dizaine de transsexuels ont pu bénéficier de ce type d'opération décriée par l'Eglise catholique et certains membres du Parti communiste, de l'aveu même de Mme Castro. Si les Cubains ont été parmi les premiers au monde à légaliser l'avortement et font preuve d'une grande ouverture en matière de sexualité entre les hommes et les femmes, la question de l'homosexualité et de la transsexualité reste très controversée.