Revues de presse et de blogs par une journaliste transgenre qui traite de la TRANSIDENTITE (appelée improprement "transsexualité").Le blog "Différences" est devenu aujourd'hui une REFERENCE FRANCOPHONE sur la TRANSIDENTITE
23 Novembre 2007
Double médaillée de bronze aux
championnats d'Europe en saut à la perche, l'Allemande Yvonne Buschbaum vient de révéler qu'elle était transsexuelle et comptait suivre un traitement préparatoire à une éventuelle
opération.
"J'ai conscience que la transsexualité est une question marginale dans notre société. Je ne veux pas être responsable du fait qu'elle le reste, et participer a fortiori à un jeu de
dupes", a indiqué la sportive de 27 ans.
Double médaillée de bronze aux championnats d’Europe en saut à la perche, l’Allemande Yvonne Buschbaum vient de briser un tabou dans le sport en révélant qu’elle était transsexuelle et comptait suivre un traitement préparatoire à une éventuelle opération.
« Je me sens homme et je dois vivre ma vie dans le corps d’une femme », a courageusement reconnu la sportive de 27 ans, sur son site internet, tout en annonçant sa retraite sportive anticipée.
« Depuis de nombreuses années, j’ai le sentiment de ne pas vivre dans le bon corps », a ajouté la triple championne d’Allemagne (1999, 2000 et 2003). « J’ai conscience que la transsexualité est une question marginale dans notre société. Je ne veux pas être responsable du fait qu’elle le reste, et participer a fortiori à un jeu de dupes ».
Yvonne Buschbaum a donc précisé qu’elle allait entamer sous peu un traitement hormonal spécifique obligatoire avant toute intervention chirurgicale pour changer de sexe.
La jeune femme, dont la meilleure performance est un saut à 4,70 m en 2003, a également déposé une demande officielle pour prendre un prénom masculin.
Si elle choisit de se faire opérer, elle pourra également changer officiellement de sexe à l’état civil mais devra toute sa vie poursuivre un traitement hormonal spécifique.
« Parfait macho »
Le monde de l’athlétisme n’a pas été surpris : « Yvonne a toujours répondu à tous les clichés du parfait macho », a admis Christine Adams qui s’est entraînée pendant trois ans avec elle.
Sixième des jeux Olympiques de Sydney en 2000, la perchiste a vu sa carrière minée par les blessures. Avant les JO-2004, elle fut ainsi victime d’une rupture d’un tendon d’Achille et malgré de multiples opérations, elle n’avait jamais retrouvé son niveau.
Aujourd’hui, Yvonne Buschbaum explique ses blessures physiques par ses dérives intérieures. « Ces années de divergence entre l’être et le paraître ont laissé des traces et ont trouvé leur expression physique dans les blessures à répétition ».
« Une blessure chronique s’avère toujours le signe logique que l’âme ne va pas bien », selon la jeune femme.
Dans le monde du sport, certains ont immédiatement fait le lien avec l’Autrichienne Erika Schinegger, célèbre championne du monde de ski alpin devenue en 1967 Erik.
« Je ne suis pas dopée »
Mais beaucoup ont surtout applaudi la démarche courageuse et honnête de la jeune femme, quitte à s’aventurer dans des plaisanteries douteuses. « Il faut vraiment avoir des couilles pour prendre une telle décision. Je lui souhaite plein de bonnes choses », a finement commenté le perchiste allemand Tim Lobinger.
« Nous souhaitons qu’elle trouve une satisfaction personnelle avec cette décision », a pour sa part souligné le secrétaire général de la Fédération allemande d’athlétisme (DLV), Frank Hensel.
La jeune femme a également souhaité faire taire tout éventuel malentendu sur ses performances sportives. « Je ne suis pas dopée », a-t-elle insisté. L’Allemagne demeure en effet traumatisée par les conséquences dramatiques du dopage pratiqué de manière quasi-industrielle par la RDA.
L’exemple le plus frappant des pratiques du régime est-allemand reste l’ancienne championne d’Europe de lancer de poids Heidi Krieger, dopée des années durant aux anabolisants et qui est devenue, après une opération en 1996, un homme, Andreas Krieger.
Le transexualisme et l'intersexuation dans les SPORTS