20 Novembre 2013
Le 20 novembre de chaque année se célèbre le "Transgender Day of Remembrance" (Journée de la Mémoire Transgenre), ou TDoR, journée internationale à la mémoire des personnes transgenre (transsexuéEs, travestiEs, "gender variant"...) assassinées dans des crimes de haine.
La Journée Internationale du Souvenir Trans du 20 Novembre rend hommage à toutes les victimes de transphobie. Une occasion pour l'Inter-LGBT de faire un bilan en demie teinte de la situation des personnes trans en France et dans le monde.
source E-llico.com, 20/11/2013
Depuis 15 ans, la communauté trans organise un peu partout dans le monde la Journée International du Souvenir Trans pour rendre hommage à toutes les victimes de transphobie.
Les chiffres des meurtres transphobes sont terrifiants : cette année 238 assassinats de personnes trans ont été recensés, ce qui correspond à presque à 20% de plus de personnes assassinées par rapport à l’année dernière.
Ces personnes ont été tuées dans 29 pays dans les 12 derniers mois. La plupart de ces crimes ont été commis au Brésil (95), au Mexique (40), et aux Etats Unis (16), suivis par le Venezuela (15), le Honduras (12), la Colombie (12) et Le Salvator (5). En Asie, c’est en Inde que l’on recense le plus de cas d’homicides (8). En Europe c’est la Turquie (5) et l’Italie (5) qui détiennent le triste record.
En France, on se souvient de l’assassinat de Mylène, tuée à coups de marteau à Limoges au mois de juillet dernier.
TransGender Europe, la fédération européenne des associations de défense des personnes transgenres, rappelle que ces meurtres sont souvent extrêmement violents, comportant des tortures et des mutilations.
Toutefois, dans le même temps, les personnes trans sont de mieux en mieux intégrées dans la société.
"Aussi, constate l'Inter-LGBT qui [a appelé à manifester le 20 novembre 2013] place de la Bastille à Paris, entre haine et bienveillance, la loi doit apporter un cadre protecteur aux citoyen-ne-s et favoriser l’épanouissement de leurs activités économiques et sociales".
"Vis-à-vis des actes hostiles, nous nous réjouissons que la transphobie soit à présent reconnue comme une discrimination, au même titre que celles commises en raison de l’origine, de la religion ou de l’orientation sexuelle, expliquent Florence Bertocchio et Clémence Zamora Cruz, de l’inter-LGBT en charge des questions Trans. Mais les difficultés rencontrées par les personnes trans pour mettre à jour leurs documents d’identités demeurent. Elles sont injustifiées et désuètes. Elles empoisonnent la vie des personnes trans mais sont aussi une source de problèmes inutiles pour les entreprises et les administrations. Une loi protectrice doit voir le jour en France pour respecter les droits humains des personnes concernées".
Historique de la Journée Internationale de la Mémoire Transgenre
Cette journée a été initiée en 1999 par Gwendolyn Ann Smith, une militante transgenre de San Francisco, qui entretient un site Web de recensement des crimes de haine commis contre des personnes transgenre aux Etats-Unis et de par la planète : www.rememberingourdead.org. Site qui nous rappelle à quel point la haine transphobe violente est quotidienne et omniprésente dans la vie des personnes transgenre.
Si cette violence est relativement bien documentée, par le travail constant des militantEs, sur le territoire des Etats-Unis, elle concerne néanmoins tous les pays, y compris la France : crime transphobe atroce de Haguenau en 2002, crime à la fois homophobe et transphobe de Nancy en 2003, crime transphobe de Marseille en 2004, un crime particulièrement cruel et scandaleux commis au Portugal en 2006, divers crimes transphobes commis bon an mal an contre les travailleuses du sexe transgenre du Bois de Boulogne à Paris... Bref, ça ne se passe pas qu'à l'étranger, mais bien chez nous, devant nos portes.
Et quasi personne ne s'y intéresse : la Police et la Justice étouffent souvent les affaires en classant ces crimes comme "simplement crapuleux", la presse n'en parle que très rarement, la Loi française ignore la transphobie, et les personnes transgenre elles-mêmes baissent souvent les bras devant tant d'indifférence, comme si se faire assassiner juste à cause de sa "différence" faisait partie des choses normales de nos vies. On dirait que la maxime globale serait "Mais qu'est-ce que ça peut foutre qu'unE trans' crève ?"
Chez Support Transgenre Strasbourg, nous ne l'entendons pas de cette oreille : nous militons pour nos droits égaux, pour le droit à la différence, et pour le droit de ne pas avoir à subir la Haine. Au "Mais qu'est-ce que ça peut foutre qu'unE trans' crève ?" nous répondons "Mais qu'est-ce que ça peut foutre que nous vivions, que nous soyons différentEs de vous, et visibles ? Ca vous enlève quoi de nous accepter à égalité avec vous ?"
Et nous travaillons à débusquer et prévenir la transphobie "ordinaire" qui nous entoure au quotidien, car cette "petite" transphobie est le signe d'une haine réelle, haine qui peut très vite se transformer en actes criminels graves. La transphobie n'est pas plus une "simple opinion" que par ex. le racisme ou n'importe quelle expression de haine.
Le Défenseur des droits > http://www.defenseurdesdroits.fr/connaitre-son-action/la-lutte-contre-les-discriminations
> VELA (Collectif pour informer et témoigner sur les discriminations envers les lesbiennes, les gays, les bis, les trans et les intersexes ainsi que pour organiser des actions contre ces discriminations) - http://vela.over-blog.com