"Il y a des sottises bien habillées, comme il y a des sots très bien vétus" Nicolas de
Chamfort
[le billet de caphi]
Les transidentitaires français, des "sans-papiers" dans leur propre pays !
Une
population oubliée, rejetée, voire
bannie de la vie sociale, des individus qu'on a marginalisés, une population (estimée
entre 50 000 et 60 000 personnes en France) encore mal comprise car mal étudiée - quand des médias "racoleurs" ne les traitent pas à travers des cas sociaux qui n'ont rien à voir avec la
majorité d'entre elles/eux - qui ne cherchent qu'à s'insérer normalement, a été mise en lumière le 17 mai dernier à l'occasion de la Journée Mondiale contre l'homophobie,
la lesbophobie et... la transphobie.
Leur situation pourraient être facilement réglée mais, en France
tout particulièrement, cette situation anachronique perdure. Devant un employeur, des papiers en accord avec l'apparence vécue sont indispensables pour être pris(e)s au sérieux et ne pas être
confondu(e)s avec des "travestis" avec qui on les assimile trop souvent, sans parler du rejet et des violences dont elles-ils sont victimes de la part de disciples religieux
fondamentalistes.
En France, cette incongruité administrative ne permet donc
pas aux personnes transidentitaires non opéré(e)s d'obtenir les documents adéquats - et dans un délai raisonnable - ce qui leur permettraient pourtant, au
minimum, une meilleure "reconnaissance sociale" et donc une meilleure insertion.
Nous espérons, sans lui donner un blanc-seing, que les nouvelles déclarations de la ministre de la santé
- obtenir des documents adéquates sans passer obligatoirement par le bistouri - soient suivies rapidement d'effet. Et pour cause : les transidentitaires français sont
encore aujourd'hui des "sans-papiers" dans leur propre pays.
Caphi, 21 mai 2010
> lire plus bas "De la diversité..."
(écrit ici il y a un an, le 19 avril 2009. Peu de changements depuis, sinon des intentions...)
* Débats, expositions, projections, concerts et réunions marquent la 6e Journée mondiale contre l'homophobie, axée cette
année sur les liens entre cette question et les religions (lire ma page
RV)
Un colloque avec des représentants des grands cultes et des associations gay s'est tenu le lundi 17 mai 2010 à l'Assemblée nationale.
Colloque ""Religions, Homophobie, Transphobie" à l'Assemblée Nationale (Paris 7e) le 17 mai 2010 -
photo caphi
A cette occasion, le LIVRE noir gris blanc de l'homophobie religieuse a été
présenté.
La France a annoncé lundi 17 mai 2010 son intention de demander à l'Organisation mondiale de
la santé de retirer le transsexualisme de la liste des maladies mentales, comme l'OMS l'avait fait pour l'homosexualité en 1990. Les ministères de la Santé et des Affaires étrangères ont écrit un message en ce sens à l'occasion de la
Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie. "La lutte contre les violations des droits
de l'Homme fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre est l'un des axes de la politique de la France en matière de droits de l'Homme", écrivent-ils. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, et Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, "ont décidé de travailler ensemble pour porter
cette question devant l'Organisation mondiale de la Santé", ajoute-t-on. Le Comité Idaho (International day against
homophobia and trans), coordinateur de la Journée de lutte contre l'homophobie, salue dans un communiqué une
"annonce historique, qui invite le monde entier à changer son regard sur la transidentité".
réflexion : rappel de ce que j'écrivais ici il
y a un peu plus d'un an, le 19 avril 2009 : depuis, peu de changements à part des intentions...
[le coup de gueule de caphi] De la diversité
La diversité, c'est bien. Mais la diversité ne se limite pourtant pas
seulement à la couleur de peau.
Il y a d'autres "minorités visibles" en France qui ne sont pas du tout représentées. Ou très mal : seulement dans des émissions de téléréalité ou dans les reportages sur les faits divers.
Cette "minorité visible" est pourtant la grande oubliée des politiques. Les médias en font pourtant de "la chair fraîche" pour faire de l'audience au détriment d'une
véritable information.
Aujourd'hui discriminée, encore psychiatrisée (en raison du manque d'étude sérieuse), cette population ne fait pas réellement partie des préoccupations des responsables
politiques et médiatiques. Pourtant, la plupart de ces citoyen(ne)s, considéré(e)s comme de "seconde zone", souffrent
d'ostracisme, de discriminations, voire de violence.
Quand parlerera t-on de cette diversité-là qu'on préfère ne pas voir, sinon dans les cabarets ou les bois
périphériques mais qui permettent à certaines transsexuelles de survivre face à la précarité qu'on leur impose ?
Oui, les transsexuel(le)s sont aujourd'hui encore - tels ces "monstres" que l'on exhibaient dans des cirques au XIXe siècle pour faire frémir le badaud - des bêtes de
foire médiatiques qu'on préfère parquer et ignorer du regard des bonnes gens.
Car, dans notre bonne vieille France estampillée "patrie des droits de l'homme" - au contraire d'autres pays européens - ces personnes souffrent plus du regard - et surtout des
difficultés d'insertion sociale - que de leur problème d'identité appélé "transsexualisme".
Qui s'en soucie ?
Caphi
COMMUNIQUE DE PRESSE DU 24 JUIN 2010 de l’Inter-LGBT
Ce samedi 26 juin 2010 aura lieu la Marche des fiertés lesbiennes, gais, bi et trans où plus de 80 associations,
syndicats, partis politiques et établissements commerciaux, une cinquantaine de chars, des centaines de bénévoles et plus d’un demi-million de personnes sont attendues. Cette
année encore, à côté de son aspect festif, la Marche se devra d’être aussi revendicative. Le mot d’ordre défini avec toutes les associations est : « Violences,
discriminations. ASSEZ ! Liberté et Égalité, partout et toujours ».
L’Inter-LGBT poursuit son engagement en faveur de l’égalité des droits pour les LGBT, et s’adresse à la société tout entière pour mieux faire connaître le
vécu des lesbiennes, des transsexuel-le-s, des bi et des homosexuels pour obtenir l’égalité sociale.
Reçue à la présidence de la République ce mercredi 23 juin 2010, l ’Inter-LGBT a rappelé sa volonté de participer aux concertations et projets
gouvernementaux. Avec pour feuille de route les engagements de Nicolas Sarkozy, elle a tenu à souligner qu’aucun vrai projet législatif n’a été ouvert par le
gouvernement depuis 2007. L’Inter-LGBT attend du président de la République que ses prochaines décisions viennent lever les ambiguïtés et exige qu’il accélère les
réformes... > lire la
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