Revues de presse et de blogs par une journaliste transgenre qui traite de la TRANSIDENTITE (appelée improprement "transsexualité").Le blog "Différences" est devenu aujourd'hui une REFERENCE FRANCOPHONE sur la TRANSIDENTITE
17 Février 2008
Au delà de la condamnation individuelle et du casier judiciaire qu’elle implique, ce jugement pose un problème de fond. Le tribunal n’a pas jugé diffamatoire le terme de « haine » utilisé par l’association pour qualifier l’attitude et les écrits de la psychiatre. Mais ces mêmes juges n’autorisent pas qu’on dénonce l’impact de cette violence sur
les personnes transgenres, et qu’on en attribue la responsabilité à son auteure.
Pourtant, la reconnaissance de la violence des discours racistes ou antisémites, et beaucoup plus récemment, sexistes ou homophobes, ne s’est jamais faite sans la prise en compte de
leurs conséquences sur les personnes directement visées. Si les propos d’un Christian Vanneste ont pu être condamnés comme étant insultants et homophobes, c’est bien parce que leur impact
délétère sur la vie des gays et des lesbiennes a été démontré. Pourquoi en serait-il autrement pour les trans ?
Le procès en appel d’un militant d’Act Up-Paris sera donc une des rares occasions de tester les pouvoirs publics, pour voir jusqu’où ils pourront aller en matière de reconnaissance des discriminations transphobes. En effet, la transphobie n’est pas reconnue par la loi, ni, officiellement, par la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité (HALDE). C’est pour cette raison que nous vous proposons, à l’occasion de ce procès, de signer le texte suivant :
Oui, on peut et doit dire que des psychiatres détruisent les vies de personnes transgenres quand leurs propos ou leurs pratiques rabaissent, insultent, infériorisent les trans ;
Oui, on peut et doit dire que des psychiatres détruisent les vies de personnes transgenres quand ces médecins ont refusé d’entendre la parole, individuelle ou collective, des trans qui leur
demandaient de cesser de les considérer comme des malades mentauxLES ;
Oui, on peut et doit dire que des psychiatres détruisent des vies de personnes transgenres quand ces psychiatres ont négligé d’alerter les pouvoirs publics sur l’impact du sida chez les trans,
alors que ces médecins étaient en première ligne pour en voir les premiers signes ;
La transphobie existe et ne pourra être efficacement combattue que si l’on reconnaît qu’elle détruit les vies des personnes transgenres. Le discours psychiatrique officiel est un terreau fertile à cette transphobie. Les conséquences des discours et des pratiques psychiatriques sur les personnes transgenres peuvent et doivent être dénoncées.
Nous demandons que la justice reconnaisse l’impact de la transphobie sur les personnes. Nous demandons par ailleurs la dépsychiatrisation de la question trans »
Vous pouvez signer cet appel sur le site d’Act Up-Paris : http://www.actupparis.org/article3286.html
http://www.millebabords.org/spip.php?article7829