Revues de presse et de blogs par une journaliste transgenre qui traite de la TRANSIDENTITE (appelée improprement "transsexualité").Le blog "Différences" est devenu aujourd'hui une REFERENCE FRANCOPHONE sur la TRANSIDENTITE
5 Juillet 2009
Le parcours de transformation peut aussi être traumatisant à cause des pratiques non respectueuses. Ce n'est plus le cas actuellement dans la
plupart des équipes médicales sans chirurgien. Voici ce qu'en disent les personnes “transsexuelles”.
Extraits d'un mémoire de DESS (2002)
Anna[85]: « L'essentiel c'est d'être bien, bien avec soi-même, si on est bien avec soi-même je pense qu'à la limite on peut bien faire l'amour. [...] Plus ça va, plus je pense que si on est bien avec soi, à tout point de vue, que ce soit sexuellement, en société, affectivement, dans tous les domaines, si on est bien dans tous ces domaines là avec soi, tu peux avoir une vie vraiment bien, sereine, cool, et tout peut très bien se passer. » L'épanouissement de sa personne, y compris sur le plan sexuel, passe par être bien avec elle-même.
Yoann[86]: « [...] une fois que le questionnaire a été terminé, que je l'ai envoyé, forcément à force de s'être plongé dans tout ça, je me suis reposé quelques petites questions puis je me suis dit «tiens, si je me replongeais dans les vidéos parlant du sujet», (j'avais enregistré certaines émissions télévisées). Ce qui m'intéressait c'était de voir quel regard j'avais aujourd'hui, de constater que j'avais pris une très très grande distance au point d'oublier ce que cela me faisait de voir ces sujets traités comme ils étaient traités à l'époque. Je me suis dit quand même qu'on avait un parcours extrêmement traumatisant, qui pouvait déstabiliser le psychisme et qu'il fallait qu'on soit des individus certainement beaucoup plus équilibrés que la moyenne, (contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire!), pour encaisser un tel parcours. Cela est vrai surtout pour les gens de notre génération, (nés dans les années soixante), qui ont connu l'équipe parisienne unique, pour ne pas la citer, celle du Pr BRETON. On s'est armé de patience, et il fallait vraiment ne pas avoir “les nerfs fragiles” pour passer dans les “mailles du filet”. Je trouve que cela illustre bien qu'on est quand même plus équilibré que la moyenne et qu'après il y a certainement une recherche inconsciente de paix. On essaie de pas trop se heurter à des difficultés inutiles pour conserver sa stabilité. C'est l'impression que j'ai eu avec le recul; en général, je ne cherche pas à rencontrer des situations qui me déstabilisent. Je trouve que j'en ai eu assez comme ça et finalement la paix apportée par mes interventions suffit à mon bonheur et le reste c'est de l'extra. Je ne recherche, ni quelque chose qui me déstabilise, ni quelque chose qui rendrait ma vie plus plus plus... Voilà, je suis satisfait. »
Après ce parcours difficile, il trouve enfin la paix et la sérénité.
Dans tous les cas, être bien avec soi-même est fondamental pour trouver un équilibre de vie et une paix intérieure. L'harmonie entre le vécu intérieur et l'apparence extérieure, (l'harmonie
entre le contenu et le contenant), est essentielle au bonheur humain.
[85] REUCHER T., (2000), op. cit., p. 95, et voir l'interview n°1, Anna, nouvelle femme, annexe D, p. D.1, p. D.10.
[86] REUCHER T., (2000), op. cit., p. 95, et voir l'interview n°2, Yoann, nouvel homme, annexe E, pp. E.1-E.2.
Mis à jour le 05/04/2004.
http://syndromedebenjamin.free.fr/textes/travauxfac/memoiredesstom/chap4.htm#tm412