Par Pierre Gandonnière, Lyon by Blog [LePost.fr], 16 juin 2009
David est à Lyon (FtM) il s'occupe d'une association d'aide aux trans : Chrysalide. Il raconte les difficultés du quotidien de ces apatrides administratifs. « Toute la journée, tu déclines ton identité mais tu ne t'en rends pas compte, dans le bus, à la Poste, à la banque, à l'ANPE ». Problème permanent pour celui dont le genre apparent ne correspond pas à ce qui est écrit sur les fameux papiers.
David, transgenre FtM par PierreGandonniere
David explique tous les obstacles qui compliquent la vie des trans, les difficultés pour obtenir des papiers, l'impossibilité de s'en sortir sans....
Sophie, transgenre par PierreGandonniere
Sophie a commencé sa transition MtF vers une identité féminine. Elle raconte les difficultés au quotidien des transgenres. Ceux-celles qui veulent migrer vers l'autre genre traversent des épreuves dignes du Moyen-Age...
Trans, ce n'est pas une subdivision de : homo. On peut être trans et hétéro, ou homo, ou bi. On peut être trans et choisir d'aller aussi loin que possible dans la démarche, jusqu'à l'opération chirurgicale du sexe. Ou bien rester dans une situation plus ou moins intermédiaire. Sophie (Lyon, MtF) raconte le parcours du combattant de la transition, le passage obligatoire devant des psychiatres, l'examen médical humiliant pour apprécier la taille du nouveau vagin, l'obligation, pour obtenir des papiers, d'être hétéro et stérilisé. C'est la loi et on a l'impression qu'elle vient d'un autre âge. Et il en coûte près de 3000 euros à la charge du (de la) candidat(e).
Caphi vit de petits boulots. Quelques extras dans des restos parisiens. De rares apparitions dans des fictions de France 2 : « aux trans on propose toujours des rôles de pute ». Et la galère. Elle connaît un peu tout le monde, croise des peoples, les interpelle : Chirac, Christophe Girard, Rachida Dati, Michel Barnier. « On ne fait jamais rien pour les trans". Elle a commencé sa transition à l'âge de 45 ans. Elle en a 51. Pas facile pour quelqu'un comme elle de trouver une place dans la société, avec son statut administratif qui reste désespérément masculin. Elle se veut journaliste, tient 5 blogs parmi les mieux informés du web sur la question trans. Avant sa transition, elle était directeur commercial et gagnait près de 4 000 euros par mois. Aujourd'hui, c'est le RMI. Les propositions d'emploi qu'on lui fait ne débouchent sur rien.
Les trans veulent qu'on respecte leur choix. Qu'on cesse de les empêcher de vivre en multipliant les embûches administratives. Qu'on dé-psychiatrise leur parcours. Le 16 mai la ministre de la Santé Roselyne Bachelot décidait de retirer la transsexualité des maladies psychiatriques de longue durée. Un premier pas. Sur une route qui est encore longue.
lien de l'article : http://www.lepost.fr/article/2009/06/16/1581088_a-lyon-les-trans-au-coeur-de-la-gay-pride.html
> A lire sur "Différences" : [Gay Pride] Quand des commerçants lyonnais dictent leur loi économique au détriment de la "visibilité" des Trans" et sur lepost.fr : Fin de polémique sur la Gay Pride de Lyon
> voir le journal personnel de caphi> http://caphi.over-blog.net