17 Février 2009
Communiqué de presse du 14 janvier 2009 de Amnesty International, AIDES, FIDH (Fédération Internationale des Ligues des droits de l'homme), Inter LGBT, Tjembé Red (questions noires, metisses et LGBT) et SI-LGBT (Solidarité Internationale Gay Lesbiennes, Gay Bi et Trans).
SÉNÉGAL : APPEL POUR LA LIBÉRATION IMMÉDIATE DE 9 HOMMES JUGÉ SUR LA BASE DE LEUR PRÉSUMÉE CONDUITE SEXUELLE
Amnesty International, AIDES, FIDH (Fédération Internationale des Ligues des droits de l'homme), Inter LGBT, Tjembé Red et SI-LGBT (Solidarité Internationale Gay Lesbiennes, Gay Bi et Trans)
appellent à la libération immédiate et inconditionnelle de 9 hommes condamnés le 7 janvier 2009 à 8 ans de prison ferme pour "conduite indécente et actes contre nature et association de
malfaiteurs". Pour les associations, il s'agit de prisonniers d'opinion puisqu'ils ont été jugés uniquement sur la base de leur présumée conduite sexuelle.
Les 9 hommes ont été arrêtés à Dakar le 19 décembre 2008 après avoir été l'objet d'accusations anonymes concernant leur comportement sexuel. Les officiers de police ont fait une rafle dans
l'habitation de Diadji Diouf, président de AIDES Sénégal, une organisation de prévention du VIH auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH).
La cour a considéré que cette organisation était une couverture et qu'elle « recrutait » ou rassemblait des individus pour des activités sexuelles avec comme prétexte de mener des programmes
de sensibilisation et de prévention du VIH/sida. Le juge a prononcé de lourdes sentences - plus sévères que celles demandées par le procureur - seulement quelques minutes après la fin des
débats, démontrant que les preuves apportées par la défense n'étaient pas convenablement adéquatement examinées. Les avocats ont fait appel le 9 janvier 2009.
Amnesty International, AIDES, FIDH, Inter LGBT, Tjembé Red et SI-LGBT exhortent les autorités sénégalaises à abroger la loi criminalisant les conduites sexuelles consentantes entre personnes
du même sexe.
SIGNER LA
PETITION
à partir du site LeZ Strasbourgeoises
Les lois qui érigent en infraction pénale les pratiques sexuelles auxquelles se livrent en privé des adultes consentants du même sexe contreviennent à plusieurs droits de la personne humaine, notamment le droit au respect de la vie privée, le droit de vivre libre de toute discrimination, et la liberté d’expression et d’association. Pour Amnesty International, celles et ceux qui sont incarcérés uniquement en raison de leur orientation sexuelle, réelle ou présumée, ou de leur identité ou expression de genre – y compris les personnes poursuivies pour avoir eu des relations sexuelles en privé et entre adultes consentants – sont des prisonniers d’opinion, qui doivent être remis en liberté immédiatement et sans condition.
Amnesty International demande aux autorités de tous les pays de réviser toute loi pouvant entraîner des discriminations, des poursuites ou des
sanctions fondées uniquement sur l’orientation sexuelle ou l’identité ou l’expression de genre. Ces textes comprennent les « lois sur la sodomie » ou les
dispositions similaires rendant illégaux les rapports entre personnes du même sexe ou transgenres, les législations discriminatoires en matière d’âge de consentement, les lois relatives à
l’ordre public servant de prétexte aux poursuites et aux sanctions contre des personnes ayant une orientation sexuelle ou une identité ou une expression de genre spécifique, ainsi que les
lois interdisant la « promotion de l’homosexualité », qui peuvent être utilisées pour emprisonner les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, ceux ou celles qui ont des
relations sexuelles avec des personnes du même sexe, de même que les défenseurs des droits humains militant en leur faveur. Toutes ces lois doivent
être modifiées ou abrogées.
par phensmans, Amnesty International Sénégal, 21 février 2008