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Différences (le blog de caphi consacré à la TRANSIDENTITE et l'INTERSEXUATION)

Revues de presse et de blogs par une journaliste transgenre qui traite de la TRANSIDENTITE (appelée improprement "transsexualité").Le blog "Différences" est devenu aujourd'hui une REFERENCE FRANCOPHONE sur la TRANSIDENTITE

Un gène expliquerait la transsexualité

Cher(e)s ami(e)s,

"Le gène de la Transsexualité serait identifié".

Remarquez que je met le conditionnel ["serait"] mais je soumet cette info à votre perspicacité.
Cette découverte a-t-elle été homologuée ? (la parution dans une revue telle Sciences en est souvent la preuve).

Lire aussi
 à la suite l'ECLAIRAGE
d'Ariane Giacobino, médecin spécialiste en génétique médicale qui met en garde contre la tentation d'expliquer par les gènes ce qui peut s'expliquer par l'histoire et la vie. ["Génétique et genre: y a-t-il du génétiquement correct ?" publié par le journal Le Temps (Suisse)]
Ainsi que l'avis de Cornélia pour Support Transgenre Strasbourg -
www.sts67.org.

Revenez régulièrement sur cette page qui sera actualisée à mesure des informations reçues sur cette "découverte".
Bien à vous.
Caphi

NOTA : en bas de page informations sur d'autres découvertes et LIENS pour aller plus loin.

Un gène expliquerait la transsexualité

Canoë Santé (Canada), 28 octobre 2008
 
 

Dans une vaste étude génétique portant sur les transsexuels, des chercheurs australiens ont découvert un lien génétique entre l'identité sexuelle et d'un gène impliqué dans l'action de la testostérone.

Des échantillons d'ADN ont été prélevés chez à partir de 112 transsexuels hommes devenus femmes. Les chercheurs ont ensuite comparé les différences génétiques avec les non-transsexuels.

Les chercheurs du Prince Henry's Institute (PHI) de Clayton ont découvert que les transsexuels étaient plus susceptibles d'avoir une version plus longue d'un gène qui est connu pour modifier l'action de la testostérone, l'hormone sexuelle.

«Nous pensons que ces différences génétiques pourraient réduire la production de testostérone et influer sur le cerveau pendant le développement fœtal», a déclaré dans le communiqué du PHI le chercheur Lauren Hare.

Depuis des décennies, il y a un débat sur les causes de transsexualité. Les premières théories reposaient sur des facteurs psychosociaux tels qu’un traumatisme durant l'enfance. Des études plus récentes ont indiqué que les antécédents familiaux et génétiques sont les aspects liés au développement de l'identité sexuelle.

«Il y a un stigmate social voulant que le transsexualisme soit tout simplement un choix de vie, mais nos résultats reposent sur la base biologique de la façon dont se développe l'identité sexuelle», a affirmé pour sa part le chercheur principal, le professeur Vincent Harley et chef du département de génétique moléculaire au Prince Henry's Institute.

«Comme pour toutes les études d'association génétique, il sera important de reproduire ces résultats dans d'autres populations», a ajouté le professeur Vincent Harley Harley.

Recherche : des scientifiques affirment avoir découvert un gène jouant un rôle dans la transsexualité

Une équipe de chercheurs australiens et américains a annoncé lundi 27 octobre avoir découvert un gène jouant un rôle dans la transsexualité.

L'étude a été conduite par des chercheurs des université des Melbourne et UCLA à partir des ADN des 112 transsexuels passés du genre masculin à féminin et de 258 hommes non-transsexuels, soit la plus grande étude jamais menée sur le sujet selon les scientifiques.

Les résultats publiés dans le journal Biological Psychiatry font état d'un "lien génétique significatif" entre l'identité de genre et un gène jouant un rôle dans l'action de la testostérone.
“Nous pensons que des différences génétiques réduisent l'action de la testostérone en sous-masculinisant le cerveau pendant le développement foetal", avance Lauren Hare, une des chercheuses impliquée dans l'étude.

Le Professeur Vincent Harley, du Prince Henry’s Institute de Melbourne explique quant à lui : "Il y a un postulat social selon lequel le transsexualisme est un simple choix de style de vie, mais nos recherches montrent qu'il existe des bases biologiques au développement de l'identité de genre".

Cette étude va relancer le débat sur les causes de la transsexualité.

Pour Terry Reed de la Société de Recherche et d'Education sur l'Identité de Genre, "il s'agit là d'une des pistes d'explication. Rien n'indique que la transsexualité se développe de la même manière chez toutes les personnes concernées".

Un spécialiste australien de l'éthique médicale, le Dr Leslie Cannold met en garde contre la tentation de réduire la transsexualité à un phénomène biologique qui pourrait conduire à une perception pathologique aboutissant à une recherche de traitement pré-natal dangereux.

Mis en ligne le 28/10/2008 par
E-llico.com : actualité gay



Transsexual gene link identified
DNA
The researchers focused on three genes

Australian researchers have identified a significant link between a gene involved in testosterone action and male-to-female transsexualism.

source : BBC NEWS, 13:01 GMT, Sunday, 26 October 2008
 
DNA analysis from 112 male-to-female transsexual volunteers showed they were more likely to have a longer version of the androgen receptor gene.

The genetic difference may cause weaker testosterone signals, the team reported in Biological Psychiatry.

However, other genes are also likely to play a part, they stressed.

Increasingly, biological factors are being implicated in gender identity.


There is a social stigma that transsexualism is simply a lifestyle choice, however our findings support a biological basis of how gender identity develops
Professor Vincent Harley, researcher

One study has shown that certain brain structures in male-to-female transsexual people are more "female like".

In the latest study, researchers looked for potential differences in three genes known to be involved in sex development - coding for the androgen receptor, the oestrogen receptor and an enzyme which converts testosterone to oestrogen.

Comparison of the DNA from the male to female transsexual participants with 258 controls showed a significant link with a long version of the androgen receptor gene and transsexualism.

Testosterone

It is known that longer versions of the androgen receptor gene are associated with less efficient testosterone signalling.

This reduced action of the male sex hormone may have an effect on gender development in the womb, the researchers speculated.

"We think that these genetic differences might reduce testosterone action and under masculinise the brain during foetal development," said researcher Lauren Hare from Prince Henry's Institute of Medical Research.

Co-author Professor Vincent Harley added: "There is a social stigma that transsexualism is simply a lifestyle choice, however our findings support a biological basis of how gender identity develops."

Although this is the largest genetic study of transsexualism to date, the researchers now plan to see if the results can be replicated in a larger population.

Terry Reed from the Gender Identity Research and Education Society said she was convinced of a biological basis to transsexualism.

"This study appears to reinforce earlier studies which have indicated that, in some trans people, there may be a genetic trigger to the development of an atypical gender identity.

"However, it may be just one of several routes and, although it seems extremely likely that a biological element will always be present in the aetiology of transsexualism, it's unlikely that developmental pathways will be the same in all individuals."

SEE ALSO
Are sex change operations justified?
01 Aug 07 |  Health
The traits of transsexuality
07 Jul 00 |  Health
Landmark transsexual ruling upheld
29 Jul 99 |  Health
 
RELATED INTERNET LINKS

 
ECLAIRAGES
Génétique et genre: y a-t-il du génétiquement correct ?
 
Ariane Giacobino, médecin spécialiste en génétique médicale, met en garde contre la tentation d'expliquer par les gènes ce qui peut s'expliquer par l'histoire et la vie.

par Ariane Giacobino, Le Temps (Suisse), mercredi 5 novembre 2008
Vient d'être publiée dans un journal médical de psychiatrie à fort impact scientifique, Biological Psychiatry, une étude australienne qui démontrerait une association entre des variations génétiques dans le gène du récepteur aux androgènes et le transsexualisme. Nous démontrer que le transsexualisme a en fait une base génétique? Pour cette étude furent enrôlés 112 transsexuels (hommes en femmes, pré ou post-opération de changement de sexe, la plupart suivant un traitement hormonal), certains, nous dit-on, ayant déjà présenté des troubles de l'identité dans l'enfance, d'autres pas, et la sexualité des sujets étant connue dans 40% des cas. 
Cette analyse se fonde sur l'étude d'un gène déjà décrit comme pouvant être associé au risque de cancer de l'endomètre, du sein et de la région colo-rectale, ainsi qu'à l'infertilité masculine idiopathique ou au développement d'ovaires polykystiques. Ce gène codant pour un récepteur hormonal est donc impliqué dans une multitude de voies de régulation endocrinienne. Ceci pourrait expliquer que ses variations génétiques puissent avoir pour conséquences des pathologies très variées.

Dans le cas qui nous intéresse ici, il convient de noter que la significativité des résultats est extrêmement faible: la variation génétique est présente chez 44.1% des transsexuels, mais aussi chez 36.5% des contrôles (hommes de sexualité inconnue dans tous les cas). Les auteurs concluent que l'association significative qu'ils décrivent démontre le rôle de facteurs génétiques dans le développement du transsexualisme hommes en femmes.

Outre que l'étude australienne est scientifiquement discutable, le postulat de départ l'est aussi: définir si l'on est génétiquement déterminé à devenir transsexuels hommes en femmes est tout à fait contestable. On nous a parlé du gène de l'homosexualité, il s'agit maintenant du gène du transsexualisme, bientôt celui de la performance sexuelle? Ne conviendrait-il pas de prendre le temps de réfléchir?

Au-delà de la science, l'étude des bases génétiques du comportement est un volet très à part soumis à de multiples influences, facteurs environnementaux, psychologiques et relationnels. Il ne faut pas oublier que, par ailleurs, les gènes subissent déjà in utero, puis tout au long de la vie, des modulations que l'on appelle «épigénétiques». Ces modulations affectent l'expression des gènes sans changer leur séquence d'ADN. C'est cette part d'imprédictible et de modulable de notre génétique individuelle, qui façonne l'unicité des individus et permet d'échapper à un déterminisme génétique trop contraignant. Grâce à cette part d'imprédictible on échappe à la tentation d'un screening prénatal pour savoir si l'enfant à naître sera transsexuel, bisexuel, aimera les bagarres ou sera bon élève. C'est en utilisant la génétique à mauvais escient que le risque d'une discrimination précoce risquerait de naître.

A côté des tendances à vouloir définir les bases génétiques des comportements, il y a les réalités du vécu. Elles apparaissent au travers de livres, films, témoignages et dans tous les mouvements et associations qui se sont créés: transsexuels (l'Association 360-trans à Genève), intersexuels (l'Organisation Internationale des Intersexes), la manifestation «ni hommes, ni femmes» du 11 octobre 2008 à Bruxelles. Ces témoignages nous rappellent qu'il y a des individus, des histoires de vie, souvent douloureuses, et que la société devrait, plutôt que de rechercher la catégorisation qui pourrait découler de ses avancées scientifiques, tenter de résoudre les questions liées à l'intégration des transsexuels et des intersexuels.

Il y a des femmes qui n'ont qu'un ou qui ont trois chromosomes X au lieu de deux, des infertilités masculines où l'homme porte un chromosome X en plus, ou un fragment du Y en moins, est-il nécessaire de savoir quel est le compte des chromosomes X ou Y? Pense-t-on qu'il pourrait avoir une incidence sur la vie sociale ou socioprofessionnelle?

Si le fait de connaître la constitution chromosomique apporte un mieux-être ou permet de proposer une aide médicale ciblée, c'est formidable et c'est le but recherché, mais la connaître pour mettre des étiquettes est dangereux. On risque d'en arriver à considérer anormal ce qui est une variation, ou à n'accepter que ce qui est «conforme».

Des philosophes structuralistes, Gilles Deleuze ou Michel Foucault, ont initié le mouvement Queer ou transgenre aux Etats-Unis, qui a ensuite gagné la musique, l'art contemporain, la photographie, la littérature et peut-être bousculé certain codes sociaux. Pourrait-on imaginer maintenant, comme le suggère la philosophe transsexuelle activiste Béatriz Preciado, que le genre devienne quelque chose de fluide ou de flexible, qu'on adopte comme on le sent, avec ou sans traitement hormonal, chirurgie, suivi psychiatrique. Pour elle, le système «classe-sexe-genre-race» est une construction sociale. La société n'est certainement pas prête pour cette déconstruction du genre, mais les mouvements de trans/intersexuels réclament leur droit à la différence sans exclusion. Il faut essayer de les entendre.

On associe par ailleurs trop souvent le sexe, en tant que genre, à la sexualité. En discutant avec des transsexuels, et des intersexuels, on comprend bien que leur demande ne concerne pas directement leur vie sexuelle mais leur ressenti d'eux-mêmes et comment ils se positionnent comme personnes, en accord ou non avec leur sexe génétique et biologique.

FORUM
 
Des causes et des effets
 
Un avis de Cornélia (Support Transgenre Strasbourg - www.sts67.org)
 
Le problème de ce genre d'annonces, déjà lues mille fois au sujet des "déviances sexuelles" de toute variante, est que de telles recherches ne sont très certainement pas entreprises par hasard : qui finance ça et dans quel but, à qui cela profite-t-il ?

Les débats, très récurrents, sur les éventuelles causes de la transidentité (ou de l'homosexualité p.ex.) sont d'une part totalement inutiles (connaître les causes d'un phénomène ne change rien à son existence ni au vécu des personnes concernées), et surtout très dangereux, car qui pose la question de la cause pose automatiquement la question du "remède" : on est donc bel et bien dans une approche hygiéniste, eugéniste et pathologisante. Et de surcroît essentialiste, puisque cette approche biologiste nie implicitement le caractère social, et par là politique, de la transidentité.

La position de STS, depuis des années, est :

1) la transidentité existe, a toujours existée et existera sûrement toujours ;
 
2) elle fait donc manifestement partie des phénomènes tout à fait ordinaires de la vie humaine ;
 
3) on peut donc totalement se fiche de ses "causes", réelles ou imaginaires, puisqu'il n'y a pas plus de raison de les connaître que les causes de p.ex. la cisidentité ou de l'hétérosexualité (qu'on ne recherche curieusement jamais...) ;

4) la souffrance que la Société fait subir aux personnes "différentes", dont les personnes transgenre, est produite par la violence que la Société exerce contre toute "divergence" de sa "Norme", et n'a rien à voir avec la transidentité en soi ;
 
5) nos luttes doivent donc se diriger contre cette violence sociale et ses causes (qui sont à l'évidence politiques), plutôt que de rechercher la "faute" en nous-mêmes ;
 
6) ce genre de recherches est donc absurde, dangereux et à mettre à la poubelle tout droit, puisque qu'elles perpétuent le système cisnormé et hétéronormé répressif qui est en place.

Pour être très explicite : des chercheurs/-ses qui nous pondent ça sont à considérer comme des ennemiEs de la libération des trans'.

Tout ce qui se publie n'est pas automatiquement une info, ça peut très bien être une intox...

     Cornelia
--
Support Transgenre Strasbourg
www.sts67.org

autres infos >
Switching a Gene in Adult Mice Easily Transforms Females Into Males | Popular Science
 (11-12-2009)
Des scientifiques auraient découvert qu'un seul gène nous maintiendrait mâle ou femelle. Ces chercheurs ont constaté que le corps est dans une lutte constante pour rester soit féminin soit masculin et que la suppression d'un seul gène pourrait l'amener à "passer" de l'un à l'autre. Ces résultats remarquables, s'ils étaient confirmés, réfuteraient l'opinion générale selon laquelle le sexe est déterminé à la naissance et irréversible tout au long de la vie" >
L'article de Popular Science (english)

 
pour aller plus loin
. Le troisième sexe dans le monde
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