Adèle est Anglaise, mais aussi un peu Anglais. Son code génétique contient une lettre en trop : XXY, de quoi semer le doute. On
l'appelle le syndrome de Klinefelter, mais les médecins ne savent pas si elle est née fille ou garçon. Un problème qui concerne une naissance sur 2000.
La maladie de Klinefelter est censée faire de l'enfant un homme dont le développement est retardé, et qui présente des caractéristiques féminines. Ils tentent donc plusieurs coups d'essais. Des
opérations qui s'ensuivent les unes après les autres, font d'Adèle un petit garçon. Pour qu'on prenne conscience finalement, qu'à l'adolescence, Adèle développe des signes sexuels secondaires
féminins (poitrine, taille, hanches etc). Adèle est une femme, pas complètement. En 2001, l'association anglaise des chirurgiens pédiatres recommande que les hermaphrodites ne soient plus opérés
avant de les laisser se développer, mais dans la pratique, les opérations à la naissance existent toujours. Comme si tout était fait pour qu'un enfant ait absolument et immédiatement un genre
sexuel identifiable.
Jusqu'à 28 ans, donc, Adèle était un homme, homo, tatoué. Mais quelque chose n'allait pas. Aujourd'hui, elle tente de se faire rembourser les opérations qu'elle doit encore effectuer pour devenir
une femme à 100%. Le futur lui réserve une nouvelle vie, et la transition est dure. Mais malgré tout, Adèle sait qu'au fond, elle restera toujours une transgenre.